Comment retrouver du sens dans mon travail ?

Découvrez comment redonner du sens au travail et améliorer la santé mentale en entreprise grâce à des leviers organisationnels validés scientifiquement.

Bien-être au travail

December 9, 2025

La question du sens au travail s'est imposée comme l'un des enjeux centraux de la santé mentale entreprise. Lorsqu'un collaborateur se lève le matin en se demandant pourquoi il fait ce qu'il fait, lorsque ses tâches lui semblent déconnectées de toute utilité réelle, lorsque les valeurs affichées par l'organisation contredisent systématiquement les pratiques quotidiennes, c'est tout l'édifice de l'engagement professionnel qui vacille. Cette perte de sens ne relève pas d'un simple inconfort passager ou d'un manque de motivation individuelle. Elle constitue un signal d'alerte majeur qui impacte profondément la santé psychologique des équipes et, par ricochet, la performance globale de l'organisation.

Pour les responsables des ressources humaines en PME et ETI, cette problématique représente un défi particulièrement complexe. Comment identifier les facteurs organisationnels qui érodent le sens au travail ? Comment distinguer un simple besoin de reconnaissance d'une véritable crise existentielle professionnelle ? Et surtout, comment mettre en place des leviers d'action concrets et durables sans disposer des ressources des grandes structures ? La réponse nécessite une compréhension approfondie des mécanismes psychologiques en jeu et une méthodologie rigoureuse, ancrée dans les connaissances scientifiques de la psychologie du travail.

Les fondements psychologiques du sens au travail

La recherche en psychologie du travail a considérablement avancé dans la compréhension de ce qui donne du sens à l'activité professionnelle. Estelle Morin, professeure de psychologie du travail dont les travaux font référence dans le domaine, a identifié six caractéristiques fondamentales qui confèrent du sens au travail. Un travail qui a du sens permet l'utilité sociale, c'est à dire qu'il contribue à quelque chose de plus grand que soi et répond à des besoins réels. Il offre également une rectitude morale en s'alignant avec les valeurs personnelles et les principes éthiques du collaborateur. Les occasions d'apprentissage et de développement constituent un troisième pilier essentiel, car un travail qui permet de progresser et d'acquérir de nouvelles compétences nourrit le sentiment d'évolution personnelle.

L'autonomie représente le quatrième facteur déterminant. Lorsqu'un collaborateur dispose d'une marge de manœuvre suffisante pour exercer son jugement professionnel et adapter ses méthodes de travail, il se sent auteur de son activité plutôt que simple exécutant. La reconnaissance, qu'elle soit existentielle (on reconnaît la personne) ou pratique (on reconnaît le travail accompli), constitue le cinquième pilier du sens au travail. Enfin, la qualité des relations humaines, tant avec les collègues qu'avec la hiérarchie, joue un rôle fondamental dans la perception de la valeur de son travail.

Ces différentes dimensions s'articulent dans un système complexe où chaque élément influence les autres. Un collaborateur peut par exemple tolérer une charge de travail élevée si celle-ci est compensée par un fort sentiment d'utilité sociale et une reconnaissance appropriée. À l'inverse, l'absence de plusieurs de ces facteurs crée une situation de privation de sens qui affecte directement la santé mentale entreprise. Cette compréhension théorique permet aux responsables RH d'adopter une approche diagnostique plutôt qu'intuitive face aux problématiques de sens au travail.

Quand le manque de sens devient un risque psychosocial

Le manque de sens au travail ne reste jamais cantonné à la sphère subjective ou philosophique. Il se manifeste par des symptômes concrets qui impactent directement la santé des collaborateurs et le fonctionnement organisationnel. Les premiers signaux apparaissent souvent sous forme de désengagement progressif. Les collaborateurs accomplissent leurs tâches de manière mécanique, sans investissement émotionnel ni créativité. Les réunions deviennent des moments de silence où personne ne propose d'idées nouvelles. Les initiatives personnelles se tarissent et chacun se limite strictement à sa fiche de poste.

Sur le plan psychologique, les conséquences sont multiples et sérieuses. Le sentiment d'absurdité génère une forme particulière de souffrance qui peut évoluer vers des symptômes dépressifs. Les collaborateurs décrivent souvent cette expérience comme celle de "faire tourner la machine à vide", de consacrer leur énergie vitale à des activités qu'ils jugent dénuées de valeur. Cette dissonance cognitive entre l'effort fourni et le sens perçu crée une tension psychique épuisante. Le modèle de Siegrist sur le déséquilibre effort-récompense illustre parfaitement ce mécanisme : lorsque l'investissement personnel (efforts, temps, compétences mobilisées) n'est pas compensé par des récompenses perçues comme justes (reconnaissance, sens, développement), un état de détresse chronique s'installe.

L'INRS, dans ses travaux sur le bien-être au travail, souligne que ces situations de perte de sens s'inscrivent pleinement dans le cadre des risques psychosociaux, notamment dans la catégorie des conflits de valeurs. Lorsqu'un collaborateur est contraint d'accomplir un travail qu'il juge inutile, contreproductif ou contraire à ses valeurs professionnelles, il se trouve en situation de qualité empêchée. Il ne peut pas "faire du bon travail" selon ses propres critères professionnels, ce qui génère une frustration profonde et un sentiment d'inutilité.

Les manifestations organisationnelles du manque de sens sont tout aussi préoccupantes pour les structures. Le turnover augmente sensiblement, particulièrement chez les collaborateurs les plus compétents qui disposent d'alternatives professionnelles. L'absentéisme connaît une hausse progressive, avec une multiplication des arrêts courts liés à des troubles somatiques (maux de tête, troubles digestifs, fatigue chronique) qui traduisent une souffrance psychologique non exprimée. La productivité décline non par manque de compétences, mais par absence d'implication. Les collaborateurs font le minimum syndical, sans chercher à optimiser leurs processus ou à améliorer la qualité de leur travail.

Les facteurs organisationnels qui érodent le sens

Comprendre comment le sens au travail se perd permet d'identifier les leviers d'action pour le restaurer. Plusieurs dynamiques organisationnelles contribuent systématiquement à cette érosion, et leur identification constitue la première étape d'une démarche de prévention efficace en matière de santé mentale entreprise.

La bureaucratisation excessive représente l'un des premiers facteurs d'érosion. Lorsque les procédures et les contrôles se multiplient au point d'occuper plus de temps que le travail lui-même, les collaborateurs perdent le contact avec l'utilité concrète de leur activité. Un commercial qui passe la moitié de son temps à remplir des tableaux de reporting plutôt qu'à accompagner ses clients finit par se demander où réside la valeur de son métier. Cette surcharge administrative crée une distance entre le collaborateur et le cœur de son activité professionnelle, brouillant la perception de son utilité.

La perte de visibilité sur l'utilité du travail constitue un deuxième mécanisme destructeur. Dans les organisations de taille moyenne qui se structurent, la spécialisation croissante des fonctions peut créer une fragmentation de l'activité. Chaque service produit des livrables pour d'autres services, sans jamais percevoir l'impact final de son travail. Un collaborateur du service qualité qui remplit des formulaires de conformité sans jamais comprendre comment ces documents contribuent à la sécurité des utilisateurs finaux ou à la performance de l'entreprise se trouve privé du sentiment d'utilité sociale qui donne du sens à son activité.

Les réorganisations incessantes et les changements stratégiques non expliqués créent également un climat d'absurdité organisationnelle. Lorsque les collaborateurs constatent que les projets lancés avec emphase sont abandonnés quelques mois plus tard sans explication, que les orientations stratégiques changent au gré des modes managériales, ils développent une forme de cynisme défensif. Ils cessent de s'investir émotionnellement dans leur travail puisque celui-ci risque d'être remis en question à tout moment. Cette instabilité chronique empêche la construction de sens sur le moyen terme.

Le déficit de reconnaissance constitue un quatrième facteur majeur. Et il ne s'agit pas uniquement de reconnaissance symbolique ou de compliments. La reconnaissance authentique passe par la prise en compte réelle du travail effectué et de l'expertise développée. Lorsque les décisions importantes sont prises sans consultation des personnes qui connaissent le terrain, lorsque les remontées d'information des équipes sont systématiquement ignorées, lorsque l'expérience accumulée n'est jamais sollicitée, les collaborateurs en déduisent que leur contribution n'a pas de valeur. Cette invisibilité du travail réel constitue une violence symbolique qui dégrade profondément le sens.

Enfin, la déconnexion entre valeurs affichées et pratiques réelles génère ce que les chercheurs appellent une dissonance organisationnelle. Une entreprise qui communique sur son engagement écologique tout en imposant des pratiques particulièrement polluantes, une organisation qui prône la bienveillance managériale tout en tolérant des comportements toxiques de certains managers, crée une incohérence qui mine la confiance et le sens. Les collaborateurs se sentent instrumentalisés, réduits à des outils de communication plutôt que reconnus comme des professionnels dont l'avis et l'intégrité comptent.

Les leviers pour restaurer le sens et préserver la santé mentale entreprise

Face à ces constats, la tentation pourrait être de multiplier les initiatives superficielles : séminaires de team-building, ateliers sur la recherche de sens, conférences inspirantes. Ces actions, si elles ne s'accompagnent pas de transformations concrètes de l'organisation du travail, risquent de renforcer le cynisme plutôt que de restaurer le sens. La véritable réponse se situe dans une approche systémique qui agit simultanément sur plusieurs dimensions organisationnelles.

La première action consiste à rétablir la visibilité sur l'utilité du travail. Cela passe par des mécanismes concrets qui permettent aux collaborateurs de percevoir l'impact de leur contribution. Organiser des rencontres entre les services support et les opérationnels qui bénéficient de leur travail, inviter des clients ou des bénéficiaires finaux à témoigner de l'utilité des produits ou services, créer des boucles de feedback qui montrent comment le travail de chacun s'inscrit dans la chaîne de valeur globale. Ces dispositifs ne relèvent pas du gadget managérial mais constituent des leviers psychologiques puissants pour restaurer le sentiment d'utilité sociale.

La réduction de la bureaucratie inutile représente un deuxième levier d'action essentiel. Il ne s'agit évidemment pas de supprimer tout contrôle ni toute procédure, mais d'adopter une approche critique et régulière sur les processus administratifs. Chaque reporting, chaque réunion, chaque procédure devrait pouvoir justifier de son utilité réelle. L'implication des équipes dans cette démarche d'allègement administratif leur redonne du pouvoir sur leur travail et reconnaît leur expertise du terrain. Cette simplification libère du temps pour le cœur de métier et restaure le contact avec l'activité qui fait sens.

L'augmentation de l'autonomie et des marges de manœuvre constitue un troisième axe d'intervention particulièrement efficace. Le modèle de Karasek a démontré que la latitude décisionnelle protège contre les effets délétères de la charge de travail. Concrètement, cela signifie permettre aux collaborateurs d'exercer leur jugement professionnel, de choisir leurs méthodes de travail, d'organiser leur temps selon les contraintes réelles plutôt qu'imposées. Cette confiance accordée restaure le sentiment d'être un professionnel reconnu plutôt qu'un exécutant interchangeable.

La qualité du dialogue sur le travail joue également un rôle fondamental. Créer des espaces de discussion où les collaborateurs peuvent exprimer leurs difficultés, partager leurs innovations, débattre des contradictions qu'ils rencontrent, permet de donner du sens collectivement. Ces espaces de délibération ne sont pas des lieux de plainte mais des instances où se construit une compréhension partagée du travail réel, où émergent des solutions adaptées, où se reconnait mutuellement l'expertise. Cette reconnaissance entre pairs constitue un puissant vecteur de sens.

Comment Dupsy accompagne les entreprises dans la restauration du sens

Face à ces enjeux complexes de santé mentale entreprise, les responsables RH de PME et ETI se trouvent souvent démunis. Comment diagnostiquer précisément les facteurs qui érodent le sens dans leur organisation spécifique ? Comment prioriser les actions face à des ressources limitées ? Comment s'assurer que les initiatives mises en place produiront des effets réels et durables ? C'est précisément pour répondre à ces questions que Dupsy a développé une approche fondée sur l'expertise de psychologues du travail et des outils validés scientifiquement.

La démarche commence par un diagnostic rigoureux de la situation. Le baromètre QVCT de Dupsy évalue l'ensemble des dimensions qui contribuent au sens au travail : l'utilité perçue de l'activité, l'autonomie réelle dont disposent les collaborateurs, la qualité de la reconnaissance, la cohérence entre valeurs et pratiques. Ce questionnaire, construit selon les principes psychométriques rigoureux et s'appuyant sur les modèles théoriques validés en psychologie du travail, permet d'identifier avec précision les facteurs de risque présents dans votre organisation. Contrairement aux enquêtes généralistes, cet outil diagnostique les leviers spécifiques sur lesquels agir en priorité.

Les résultats du baromètre ne constituent pas une fin en soi mais le point de départ d'un accompagnement personnalisé. L'équipe de psychologues du travail Dupsy analyse les données recueillies pour identifier les dynamiques organisationnelles à l'œuvre. Pourquoi l'autonomie est-elle particulièrement faible dans tel service ? Quels mécanismes organisationnels expliquent le sentiment d'inutilité exprimé par telle population ? Cette analyse qualitative, nourrie par l'expertise clinique et organisationnelle, permet de dépasser la simple photographie statistique pour comprendre les processus réels.

À partir de ce diagnostic, Dupsy construit avec vous un plan d'action adapté à votre contexte et à vos ressources. Il ne s'agit pas d'importer des recettes génériques mais de concevoir des interventions ciblées qui répondent aux problématiques spécifiques identifiées. Si le diagnostic révèle une perte de visibilité sur l'utilité du travail, l'accompagnement pourra inclure la conception de dispositifs de feedback adaptés à votre activité. Si c'est l'autonomie qui fait défaut, le travail portera sur les processus décisionnels et les marges de manœuvre. Cette approche sur-mesure garantit la pertinence et l'efficacité des actions mises en place.

L'accompagnement Dupsy ne s'arrête pas à la phase de diagnostic et de recommandations. La plateforme permet un suivi dans le temps pour mesurer l'impact réel des actions mises en œuvre et ajuster la stratégie si nécessaire. Les formations proposées aux managers et aux équipes RH leur donnent les clés pour maintenir durablement les conditions d'un travail qui fait sens. Car améliorer la santé mentale en entreprise ne relève pas d'une intervention ponctuelle mais d'une transformation progressive de l'organisation du travail, soutenue par une montée en compétence des acteurs internes.

Pour les PME et ETI qui ne disposent pas de services de psychologie du travail en interne ni de ressources RH extensives, Dupsy représente l'accès à une expertise de haut niveau sans les coûts et les contraintes d'un recrutement. Le modèle d'accompagnement flexible permet d'adapter l'intensité de l'intervention aux besoins réels et à l'évolution de la situation. Cette externalisation intelligente vous donne accès à des compétences pointues en psychologie organisationnelle tout en conservant la maîtrise de votre démarche et de vos décisions.

Restaurer le sens, un enjeu stratégique pour les organisations

La question du sens au travail n'est pas une mode managériale passagère ni un supplément d'âme facultatif. Elle constitue un déterminant majeur de la santé mentale entreprise et, par conséquent, de la performance organisationnelle durable. Les organisations qui ignorent cette dimension ou qui la traitent de manière superficielle s'exposent à des risques multiples : dégradation du climat social, augmentation des troubles psychologiques, perte des compétences clés, détérioration de la qualité du travail.

À l'inverse, les entreprises qui investissent sérieusement dans les conditions d'un travail qui fait sens construisent un avantage compétitif durable. Les collaborateurs qui trouvent du sens dans leur activité développent un engagement profond qui dépasse largement la simple motivation extrinsèque. Ils innovent, ils s'adaptent aux changements, ils défendent l'image de leur entreprise, ils restent fidèles dans la durée. Cette performance humaine ne se décrète pas par des slogans ou des valeurs affichées, elle se construit par une attention constante à l'organisation réelle du travail.

Pour les responsables RH de PME et ETI, cette approche représente certes un investissement, mais un investissement dont le retour est documenté scientifiquement. Les études menées sur les interventions en santé mentale au travail montrent des ratios coût-bénéfice largement favorables, avec une réduction significative de l'absentéisme, du turnover et des accidents, conjuguée à une amélioration de la productivité et de la qualité. Plus fondamentalement, agir sur le sens au travail répond à une obligation légale de préserver la santé mentale des collaborateurs, obligation qui s'étend bien au-delà de la simple prévention des accidents physiques.

La restauration du sens ne se fera pas en un jour ni par une intervention unique. Elle nécessite une démarche méthodique, soutenue dans le temps, appuyée sur une expertise solide et adaptée aux réalités de votre organisation. C'est précisément cette démarche que propose Dupsy : un accompagnement professionnel qui commence par un diagnostic rigoureux, se poursuit par des actions ciblées et se pérennise par une montée en compétence de vos équipes. Face aux enjeux complexes de santé mentale entreprise, vous n'êtes pas seuls. L'expertise de psychologues du travail peut faire la différence entre des initiatives cosmétiques et une véritable transformation de votre organisation.

Pilotez la santé mentale
de vos collaborateurs

Depuis votre espace, déployez des baromètres, établissez des diagnostics d’équipe, déployez des formations et des campagnes de sensibilisation.

En continu, notre moteur interne vous suggère des actions recommandées, et votre Customer Success Manager vous accompagne pour les mettre en place.

Image représentant la plateforme digitale Dupsy pour la santé mentale en entreprise

Découvrez tous nos contenus actionnables

Dupsy met un point d’honneur à partager toutes les informations et bonnes pratiques concernant le bien-être au travail. Découvrez des conseils pour mettre en pratique la QVCT au sein de votre organisation.